C’est gratuit pour les filles
Marie Amachoukeli & Claire Burger
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Critique

SEMAINE DE LA CRITIQUE

Reprise de la Quinzaine des Réalisateurs au Forum des Images, de la 48ème Semaine de la Critique à la Cinémathèque française : Paris se fait cannois, palmiers et mer en moins. Public différent aussi, moins mélangé, parfois ayant pour moitié participé au film et s'en venant le découvrir. Depuis 1962 la Semaine de la Critique se consacre à la découverte de jeunes talents en sélectionnant des premiers ou deuxièmes films – la qualité épate (enfin bon, The Chaser était aussi un premier long-métrage), mais les projets sont nourris depuis parfois de longues années avant de voir le jour. Tout relativement cependant, puisqu'ensuite la distribution est souvent discrète, voire invisible, surtout pour ce qui est du court-métrage qui à chaque séance précède le long. Retour sur quelques projections.

En passant en prises de vue réelles, la tonalité change. Dans C'est gratuit pour les filles de Marie Amacoukeli et Claire Buger, Laetitia est sur le point de passer son BP coiffure, ce qui lui permettra d'ouvrir un salon de coiffure avec Yeliz, sa meilleure amie. Sauf que filmée en train de sucer son copain, Laetitia angoisse, on s'en doute, à l'idée de reparaître au CFA. Entre rires, larmes, déceptions et détermination, l'adolescence n'est pas présentée comme une période d'insouciant apprentissage – plane le spectre de la dure réalité à laquelle il faut disputer ses rêves, qu'il s'agisse d'un salon de coiffure ou d'une histoire d'amour idéale. La séquence de la fête, où garçons et filles se draguent via les conventions d'un jeu dont personne n'est dupe, située dans le no man's land d'un terrain vague quadrillé de bennes rouillées, fait bien augurer des suites que l'on espère à ce court-métrage.

Piera Simon – Quartier Libre Online – Juin 2009