Logorama
François Alaux - Hervé de Crécy - Ludovic Houplain (H5)
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Critique

Semaine de la Critique

Reprise de la Quinzaine des Réalisateurs au Forum des Images, de la 48ème Semaine de la Critique à la Cinémathèque française : Paris se fait cannois, palmiers et mer en moins. Public différent aussi, moins mélangé, parfois ayant pour moitié participé au film et s'en venant le découvrir. Depuis 1962 la Semaine de la Critique se consacre à la découverte de jeunes talents en sélectionnant des premiers ou deuxièmes films – la qualité épate (enfin bon, The Chaser était aussi un premier long-métrage), mais les projets sont nourris depuis parfois de longues années avant de voir le jour. Tout relativement cependant, puisqu'ensuite la distribution est souvent discrète, voire invisible, surtout pour ce qui est du court-métrage qui à chaque séance précède le long. Retour sur quelques projections.
Avec Logorama, du collectif H5 (François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain), c'est la publicité à outrance qui est mise à mal. Les réalisateurs s'y connaissent, bossant dans le milieu et réalisant pour la première fois un projet personnel, après s'être consacrés à des clips ou des publicités. Dans le monde où les policiers sont des Messieurs Bibendum, et le méchant terroriste le clown de MacDo, l'esthétique rappelle celle du monde virtuel des Sims, l'histoire celle d'un blockbuster américain cliché, et les répliques évoquent irrésistiblement Pulp Fiction. Reste à savoir si le héros (le sale gosse des bonbons Haribot) arrivera à échapper au séisme qui fait tomber une à une les lettres de « Hollywood ». D'un logo à l'autre, d'une marque à son emblème, de l'impression de déjà vue des situations (on remonte tout de même jusqu'au croquage de la pomme – sauf qu'évidemment c'est celle de MacIntosh) à une fin apocalyptique, on rigole plutôt – mais avec un peu de recul, jaune : notre perception du monde est-elle donc aussi conditionnée que l'impression de reconnaissance perpétuelle qui sature le court-métrage le suggère ? Oops, j'vais aller me faire hermite. Mais avec internet : le collectif H5 a un site, et autant leur faire de la pub.

Piera Simon
Quartier Libre Online
Juin 2009