FRANCE/ BELGIQUE
2016 – 1H35 – VO FRANÇAIS
PREMIÈRE MONDIALE
Synopsis
Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève.
Mais, à peine installée, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie.
Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature.
Extrait 1 — Extrait 2
RÉALISATION : Julia Ducournau
PRODUCTION : Jean des Forêts
SCÉNARIO : Julia Ducournau
IMAGE : Ruben Impens
MONTAGE : Jean-Christophe Bouzy
SON : Mathieu Descamps - Séverin Favriau - Stéphane Thiebaut
DÉCORS : Laurie Colson
MUSIQUE : Jim Williams
INTERPRÈTES :
Garance Marillier
Ella Rumpf
Rabah Naït Oufella
Laurent Lucas
Joana Preiss
PRODUCTION
PETIT FILM
Jean des Forêts
Tel. +33 (0)1 40 26 20 94
welcome@petit-film.com
CO-PRODUCTION
ROUGE INTERNATIONAL
Julie Gayet/ Nadia Turincev
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Jean-Yves Roubin/ Cassandre Warnauts
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Comme votre court-métrage Junior, Grave met en scène la mue d’une jeune fille qui entretient un rapport à la fois fusionnel et conflictuel avec sa sœur.
Au terme « mue », je préfère celui, plus « cronenbergien », de « mutation ». Junior parlait d’un garçon manqué qui devenait fille et Grave d’une fille qui devient femme. Le plus drôle, c’est qu’à l’écriture, j’ai mis beaucoup de temps à comprendre que Justine et Alexia étaient sœurs. Leur relation était identique mais, au départ, Alexia faisait juste partie des filles du campus. Et un jour, ça a fait tilt. D’autant que l’une de mes premières références pour ce film, c’était Abel et Caïn.
Pourquoi une école vétérinaire ?
Parce que le cannibalisme en école de médecine, c’était trop facile : Justine serait descendue à la morgue tous les soirs. Et je ne voulais pas qu’on la voie tout le temps bouffer des cadavres. L’école véto me permettait le parallèle entre l’homme et l’animal. Ma mère est gynéco et mon père, dermato. Cela explique beaucoup de choses quand on voit mes films, dont mon intérêt pour l’horreur organique.
Vous aimez malmener la notion de genre, aussi bien sexuel que cinématographique.
J’aime la circulation, que les personnages ne soient pas rangés dans des cases. Moi-même, je n’ai jamais eu le sentiment d’appartenir à un sexe, j’ai l’impression de pouvoir être masculine comme très féminine. Mes films, je les vois comme des « cross-over » : comédie, drame, horreur. Dans la tragédie grecque, il y a tout ça. Les plans larges sur les bizuts qui se réunissent à la fin sont ma manière de faire jouer le chœur antique. Grave a un aspect léger, un côté « teen-movie » avec de l’humour mais il met en scène une forme de damnation. C’est aussi ce qui m’intéressait : la création d’une identité morale au sein d’une perversion.
Entretien par Nicolas Schaller