CYNTHIA A ENCORE LES CLÉS
Cinéaste argentin de 29 ans, Gonzalo Tobal avait obtenu il y a trois ans le premier prix de la Cinéfondation du Festival de Cannes pour l’un de ses précédents courts, Ahora stodos parecen contentos. Dans CYNTHIA A TOUJOURS LES CLES, son nouveau film, une jeune femme évoque son ex-amant à travers son souvenir, ses goûts, son appartement. La difficulté majeure de ce film résidait dans la longueur de certaines prises avec de longues tirades pour l’actrice, coordonnées avec des chorégraphies et des mouvements de caméra. Ce parti-pris était l’un des points qui m‘intéressaient le plus d’explorer dans la réalisation de ce film raconte le réalisateur.
Entretien avec Gonzalo Tobal, réalisateur de Cynthia todavia tiene las llaves.
1. Qu'est-ce qui vous a donné envie de faire du cinéma (un film, un acteur, un lieu, une anecdote...) ?
Les films que je regardais quand j’ai commencé à entrer dans le monde du cinéma, surtout ceux qui passaient au Sala Lugones, Malba et Bafici à Buenos Aires. La saga Antoine Doinel. Jusqu’à ce que je fasse mon premier court métrage, j’étais complètement fasciné par Les 400 coups et le court métrage Les mistons de Truffaut.
2. Les trois mots qui définissent votre vision du cinéma. Pourquoi ?
Voyages – Amour –Mort.
Ces trois choses nous font sortir du “temps normal” pour un nouveau temps, qui est différent. Un temps hors du temps. Je pense que les films font ça aussi: ils vous sortent de la vie ordinaire en créant un nouvel espace temps, qui est “prochain” au temps normal.
3. D'où vient l'idée de ce film ? A-t-il été difficile à tourner ?
J’ai écrit ce film après une séparation.Un jour, j’ai découvert les clés de mon ex-copine dans mon sac et j’ai écrit tout le monologue d’un coup, à un café. Ensuite je l’ai gardé en sommeil dans mon ordinateur, et j’ai décidé de le tourner l’année dernière, après une autre séparation. J’ai été immergé pendant plus d’un an par l’écriture d’un long métrage, et je voulais laisser mon bureau pour un moment et tourner quelque chose de possible sans une grosse production. Ce film semblait facile : juste une actrice, juste un endroit. Mais les films ne sont jamais faciles.
Je pense que la difficulté majeure de ce film résidait dans la longueur de certaines prises avec de longues tirades pour l’actrice, coordonnées avec des chorégraphies et des mouvements de caméra. C’était difficile de faire une prise où tout marchait. Mais cette décision de mise-en-scène était un des points qui ‘intéressaient le plus d’explorer dans le fait de faire un film. Trouver comment avoir un bon son fut aussi un problème, étant donné que le film repose sur la voix de l’actrice. L’endroit qui me plaisait le plus était bruyant, et on a du arrêter la circulation de la rue à chaque prise. Donc c’était une chose de plus à coordonner avec le reste.
4. Votre sentiment à l'annonce de la sélection de votre film à la Semaine de la Critique ?
J’étais excité et honoré de pouvoir y présenter mon film