BULGARIE
2011 / PREMIÈRE MONDIALE
1h28 / VO Bulgare

Synopsis
Parti de Sofia, Kamen se rend en stop à Ruse. Sur la route, il rencontre Avé, une jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie.
A chaque nouvelle rencontre, Avé leur invente des vies imaginaires et y embarque Kamen contre son gré.
D’abord excédé par Avé et ses mensonges, Kamen se laisse troubler peu à peu…

réalisateur : Konstantin Bojanov
scénario : Konstantin Bojanov, Arnold Barkus
image : Nenad Boroevich, Radoslav Gotchev
montage : Stela Georgieva
son : Momchil Bozhkov, Tom Paul
décors : Samuil Ganev
musique : Tom Paul, Susan Jacobs, Jackie Mulhearn

interprètes :
Anjela Nedyalkova
Ovanes Torosyan
Martin Brambach
Svetlana Yancheva
Nikolay Urumov
Elena Rainova
Krasimir Dokov
Iossif Sarchadzhiev
Bruno S.

Biographie Konstantin Bojanov De nationalité Bulgare. Né en 1968 en Bulgarie. Filmographie 2011 AVÉ 2010 RED HOOK 2005 INVISIBLE 2004 UN PEU MOINS 2002 3001 2001 LEMON IS LEMON

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Né en 1968, Konstantin Bojanov aura pris son temps pour devenir un jeune cinéaste et signer son premier long métrage de fiction Avé. Entretemps, il a tout de même travaillé : après des études de cinéma et de sculpture en Bulgarie, puis au Royal College of Art de Londres, il se taille une réputation dans le monde de l’art contemporain comme artiste. Ses installations ont été ainsi exposées à Zurich, Shangaï, Sofia et Los Angeles. Son travail au cinéma est moins abstrait, plus dans l’observation : son premier documentaire Invisible voit cet expatrié à New York revenir en Bulgarie et suivre avec patience et sans concession la vie de six drogués à l’héroïne. Le film est très dur : sur les trois années où ils sont suivis par Bojanov, les toxicomanes déclament à l’écran leur quotidien, leur addiction, les détails sordides de leur vie. On est alors surpris par l’apparente douceur d’Avé, où Bojanov sème des détails familiers (les études d’art, les jeunes), et impose pour son road movie un joli sens de l’espace, de quelqu’un ayant pas mal voyagé. Avé voit nos deux ados s’en aller, s’arrêter, faire du surplace pour mieux repartir. Chaque étape dépeint en creux une Bulgarie loin des clichés faciles, misérabilistes, sur l’Europe de l’Est post-communiste. Initiation délicate, parfois cruelle, toujours juste, Avé surprend surtout par sa leçon finale : celle de la réinvention de soi, s’accommoder des épreuves de la vie par tous les moyens. Et qu’importe la vérité pourvu que l’histoire soit belle. La dernière exposition de Bojanov à Los Angeles en 2010 s’appelait Fears, Obsessions and Dedications (Peurs, Obsessions et Dévouements) : Avé, c’est un peu cela et surtout beaucoup de dévouement pour ses personnages subtilement fêlés.

Léo Soesanto