Parfois un film, court ou long, tient à pas grand-chose : le désir de filmer des gens, un quotidien, sans qu’un scénario bouclé ou un financement justifient le projet. Pour Jonas Carpignagno, A Ciambra est l’une de ces œuvres surprises qui acquièrent d’autant plus d’âme. Tout le film est sous le signe de l’imprévu, réalisé dans l’urgence après le délai d’un projet de long métrage, et suite à la rencontre d’une famille de gitans. L’envie de les regarder, de parler du passage à l’âge adulte, a permis d’accoucher d’un film qui s’est fait dans une spontanéité absolue, et où chaque image est imprégnée de cette soif pure de cinéma près des êtres, du réel, et loin des mirages du septième art.
Par Pierre-Simon Gutman