Si le Portugal n’existait pas, il faudrait l’inventer. Ou le réinventer, comme s’y amuse Carlos Conceição, dans une satire poético-politique, où l’on croise Marx, le Portugal du XIXe siècle, et le conte de fée. Ce Cendrillon queer et fétichiste adopte le point de vue trop délaissé du prince charmant, dont les charmes subvertissent le bon goût, écorchent les résidents de nos républiques. Conte sadien au glamour ironique, Boa Noite Cinderela, par son adamantine économie de moyens, signe la naissance d’un grand cinéaste et nous engage à une sublime révolution.
Par Fabien Gaffez