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 Marcel MARTIN (1926-2016) 

Marcel MARTIN

 

Notre confrère et ami Marcel Martin nous a quittés. Critique à Cinéma, Ecran, La Revue du Cinéma, La Saison Cinématographique, Les Lettres Françaises, Révolution, Regards et au Panorama sur France-Culture ; il est l’auteur de nombreux livres dont Le Langage cinématographique, Panorama du cinéma soviétique, Robert Flaherty, Jean Vigo, Charles Chaplin, Le Cinéma français depuis la guerre, Le Cinéma soviétique de Khroutchev à Gorbatchev.
Chargé de cours aux universités de Censier et Nanterre à Paris, ainsi qu’à Concordia à Montréal, et Santa Barbara en Californie, il fut conférencier aux universités Nippon et Seishin à Tokyo. Il fit partie des sélectionneurs de la Semaine de la Critique de 1966 à 1983, puis de 1991 à 1997.Au sein de la FIPRESCI, Fédération Internationale de la Presse Cinématographique, il fut secrétaire général de 1972 à 1987, puis président de 1987 à 1991 et, enfin, président d’honneur.

Dans La Critique de Cinéma en France (Ramsay Cinéma), Jacques Zimmer écrivait à son propos : «Dans un domaine (le livre du cinéma) où ils sont bien rares, Marcel Martin est l’auteur d’un extraordinaire best-seller : son Langage cinématographique, constamment réédité depuis 40 ans et traduit en dix-sept langues, a servi de précis d’initiation à plusieurs générations de futurs cinéastes ou, plus communément, de jeunes cinéphiles. Voisin d’André Bazin sur ses bases théoriques, Marcel Martin illustra ce passage d’une critique de sujet à une analyse du style, ou plus exactement d’un rééquilibrage du fond et de la forme tandis que, comme Sadoul, il impose une vision critique reposant sur des bases historiques. Dans son rapport aux grands concepteurs de l’après-guerre, sa «manière» se caractérise par une compétence affirmée dans «tous les départements du jeu» doublée d’une grande simplicité dans l’énoncé. Cette volonté d’intelligibilité, de netteté, de clacissisme se retrouve dans le choix de ses principaux supports : de Cinéma à La Revue du Cinéma en passant par Ecran (dont il fut rédacteur en chef), il privilégia une presse informative, à l’occasion pédagogique, et clairement ancrée dans des valeurs militantes. Ces dernières s’exprimaient en parallèle dans sa longue collaboration à la presse communiste (Les Lettres Françaises, Révolution). Car l’absence de tout éclat polémique superflu du critique comme la courtoisie du personnage ne doivent pas faire écran aux partis pris très vifs de celui qui, tout en demeurant un défenseur acharné d’une certaine tradition de qualité, se fit le héraut des cinématographies ignorées ou délaissées. Ecrivant, pour une enquête des Cahiers, que «l’attitude qui consiste à négliger des problèmes de contenu est typiquement de droite (…) parce qu’elle tend à tout justifier d’un point de vue uniquement formel», il rappelait des choix politiques qu’il savait par ailleurs tempérer d’un souci constant d’équilibre et de recul.» J.Z.


le 9 Juin 2016

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