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 COMMUNIQUÉ 
 TIMBUKTU 

Paris, le 16 janvier 2015

Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma souhaite réagir à la décision du maire UMP de Villiers‐sur‐Marne (Val-de-Marne), Jacques-Alain Bénisti, de déprogrammer* toutes les séances de Timbuktu, film français réalisé par le cinéaste mauritanien Abderrahmane Sissako, prévues dans la salle municipale Le Casino, entre le 14 et le 18 janvier.

Déplorant la manière dont le film Timbuktu a pu être considéré comme faisant «l'apologie du terrorisme» (propos rapportés par Le Parisien), le Syndicat rappelle qu'il s'oppose à toute forme de censure d'une oeuvre cinématographique et défend fermement la liberté d'expression.

Notre secrétaire générale s'étant entretenue avec le cabinet du Maire, en la personne de son directeur, Monsieur Jean-­‐Michel Carigi, il apparaît que la décision, aussi brutale et tardive fut-­‐elle, serait une mesure visant à protéger toute forme d'interprétation abusive du propos du film. Le film d’Abderrahmane Sissako se déroule au Nord du Mali, où un groupe de djihadistes entend imposer la charia. Le cinéaste y montre l’absurdité d’une telle situation et l’engrenage de violences qu’elle engendre, en même temps que la tentative de résistance -­‐ souvent vaine -­‐ des villageois.

Or, nous précise le cabinet du Maire, la compagne du terroriste Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, qui est actuellement recherchée par la police en tant que témoin, se trouve être villiéraine. Pensant que cela présentait le risque que «certains jeunes de la ville» s'identifient davantage aux djihadistes qu'aux villageois subissant la charia, le Maire a pris la décision d’annuler les projections de Timbuktu. Le cabinet du Maire nous a fait savoir qu'il programmerait cependant d'ici 15 jours une nouvelle projection, qui sera suivie d'un débat. L'imam de Créteil (Val de Marne) et l'équipe du film y seraient invités.

Le Syndicat Français de la Critique de Cinéma tient à rappeler que Timbuktu est une oeuvre de cinéma dont le propos pacifiste est limpide. Le priver d'une exposition sur plusieurs séances pour le cantonner à une unique projection-­‐débat demeure une dérive inquiétante pour la liberté artistique.

* La première projection devait avoir lieu hier, mercredi, à 18h et la dernière dimanche après-­‐ midi. Chloé Rolland , secrétaire générale du SFCC Isabelle Danel, présidente du SFCC Gérard Lenne, président d’honneur du SFCC.

Chloé Rolland , secrétaire générale du SFCC
Isabelle Danel, présidente du SFCC
Gérard Lenne, président d’honneur du SFCC

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